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Quatre étudiantes de l’IUT de Guéret sont allées à la rencontre des tiers-lieux creusois


A découvrir à la Quincaillerie, à Guéret, du 14 au 30 juin de 10h à 20h

A lire dans la Montagne : https://www.lamontagne.fr/gueret-23000/actualites/etudiantes-a-l-iut-de-gueret-elles-font-le-tour-des-tiers-lieux-creusois-pour-decouvrir-leurs-specificites_14325752/

« Ces visites des tiers-lieux creusois ont permis aux quatre étudiantes de se rendre compte aussi bien de leur diversité que de leur unité.

Ils maillent le territoire et ces étudiantes ont pris le parti d’en faire le tour. Galliane Maignan, Emma Bienassis, Emma Loustalet et Margot Trémolières sont toutes quatre en cursus à l’IUT de Guéret et en stage au sein du réseau TELA (Réseau des tiers-lieux creusois.). Depuis octobre 2022, elles mènent une tournée des tiers-lieux creusois. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, elles ont visité huit de ces structures. Un travail de longue haleine où elles ont observé usagers, bénévoles et spécificités de ces endroits renoueurs de liens sociaux.

Redonner vie à des territoires délaissés

Au fil de leurs visites, les jeunes étudiantes en première année découvrent des structures dont elles n’ont pas l’habitude : « On vient tous de l’extérieur de la Creuse. On ne connaît pas ça chez nous, ça n’est pas aussi développé », explique la Puydomoise Margot Trémolières. La Vosgienne Galliane reprend : « Ça a vraiment été super instructif pour nous. On a rencontré plein de personnes là-bas ».
Résultat, les quatre jeunes femmes ont pu se rendre compte de la complexité des tiers-lieux à la creusoise :

Chacun avait sa singularité. On peut très bien avoir un bar, une épicerie locale, une cuisine partagée ou un espace de travail collaboratif…

liste Galliane.
Mais une chose est sûre. Malgré les différences, tous ont en commun « cet aspect lieu de rencontre » appuie Margot. En témoignent plusieurs de leurs expériences. Durant ce stage,  plusieurs témoignages d’usagers  ont été recueillis. Et cette dimension de lien social revient souvent : « Il arrive que certains viennent à la Quincaillerie numérique de Guéret durant leur pause du midi pour rencontrer du monde », affirme Galliane.

On sent que les usagers qui viennent pour travailler, se rendent ici aussi pour voir des gens autour d’eux et créer du lien social

enchérit Margot.
Après dix mois de stages et huit tiers-lieux visités, la découverte laisse place à l’expérience. Désormais, les quatre jeunes femmes sont persuadées du rôle majeur qu’ont ces structures dans la sauvegarde du tissu social. Galliane le martèle : « Ils peuvent redonner de la vie dans des territoires totalement délaissés ».

Les tiers-lieux de la Creuse sont une référence en France (2019)

Elle prend l’exemple du Bar de l’espace à Flayat : « Quand on est arrivé, la première chose qu’on nous a dite c’est : “on fait aussi service de poste” ». Margot acquiesce. Selon elle, les tiers-lieux permettent de suppléer le manque de services publics et les fermetures d’espaces de rencontres. « Ce qui peut expliquer pourquoi il y en a autant en Creuse. » En effet le département compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de structures.

Une exposition pour représenter la diversité des tiers-lieux en Creuse

Ce 14 juin signe la fin de stage pour Galliane Maignan, Emma Bienassis, Emma Loustalet et Margot Trémolières. Pour finir en beauté, elles vont exposer le fruit de leurs dix mois de travail et de découverte. À partir de ce soir, 18 heures, jusqu’au 30 juin prochain, elles exposeront vidéos, témoignages et photos issues de leurs visites à la quincaillerie numérique.

Ça ne prendra pas la forme d’une exposition artistique mais plutôt d’un travail journalistique

explique Margot. Un moyen, en outre, de relater la diversité des tiers-lieux creusois. Mais aussi leurs points communs.

Tiers-lieu, une notion complexe à définir

Donner une définition à la notion de tiers-lieux ? La tâche est ardue. Même pour les habitués du milieu.
Et pourtant, on pourrait croire que c’est du « tout cuit » quand, comme Galliane Maignan, Emma Bienassis, Emma Loustalet, Margot Trémolières, on y a passé dix mois.
Détrompez-vous. Alors que ma question tombe, Galliane et Margot (Leurs deux autres camarades étaient absentes au moment de l’interview.) préviennent la mine gênée : « C’est difficile de donner le sens précis. Même après dix mois de stage ». Pourquoi ? Certainement parce que la notion même de tiers-lieux relève plus du concept mouvant que d’une chose arrêtée et fixe.
Pour autant, Margot se lance :

On nous a appris que la maison est le premier des lieux. L’environnement professionnel est le deuxième. Alors le tiers-lieu est un mix des deux

Une myriade de formes différentes

En d’autres termes, une structure typée « tiers-lieux », se veut un mélange savant entre l’habitation et le bureau. Un endroit où l’on peut se sentir chez soi, mais en même temps où l’on peut travailler. Le tout : en y rencontrant du monde.
Voilà la théorie. Mais est-ce que les deux étudiantes souscrivent à cette définition ? « Absolument, rebondit Galliane. Au fil de nos interviews d’usagers, on a pu se rendre compte que des gens venaient effectivement pour utiliser les espaces de travail collaboratif. Mais aussi pour avoir le confort d’un lieu d’accueil et rencontrer des nouveaux visages ».

Le réseau Tela et la Quincaillerie sont les heureux lauréats de l’appel à manifestation « Fabrique de territoire » (2021)

Il faut dire que la multiplicité de formes de tiers-lieux n’aide pas à le définir. Plus encore : cela le rend tout bonnement inclassable.
Ce que l’on sait de lui, cependant, c’est à quoi ils servent. « Dans un premier temps, c’est un lieu de rencontre et d’échange, définit Margot. Puis dans un second temps, les tiers-lieux sont aussi très entreprenants. Ils sont lanceurs d’initiatives ».

Des structures nécessaires à certaines localités

Elle prend l’exemple de l’un d’eux :

Il existe une structure en Creuse qui a des cuisines partagées. Mais qui fait en même temps épicerie. Donc on peut aller prendre ses produits à l’épicerie et après aller cuisiner ses plats à la cuisine partagée

Mais sa fonction suprême, semble-t-il, est de sauvegarder – si ce n’est rénover – le lien social.
À l’heure des fermetures de cafés, de bureaux de postes et autres lieux de rencontre, lui, prend le parti de les suppléer.
Bilan des choses : « C’est une notion difficile à définir », reprend Margot. Mais très certainement nécessaire pour « redonner vie à des territoires délaissés », comme l’explique Galliane.

Léo Candas« 

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